• Chapitre 1 [ 4 ]

    La blonde sursauta à cette intrusion agressive de son sommeil puis se leva pour aller répondre sans se presser plus que de mesure.

    Mais elle regretta aussitôt d'avoir décroché ce satané combiné. Elle leva les yeux au plafond déjà exaspérée, les coups de téléphone de sa mère ne présageaient jamais rien de bon.

    -Sumer c'est toi? Demanda sa mère d'une voix forte et où perçait une pointe de colère.

    - Oui Maman c'est moi. Tu as vu l'heure ? Tu devrais dormir... Commença-t-elle d'une voix calme essayant de masquer sont exaspération.

    - Dormir ? Mais comment veux-tu dormir dans ce lieu horrible où tu m'as enfermer ? Il n'y a que des fous, oh fille indigne que tu es mais qu'ai-je fait au bon dieu pour mériter ça... Commenta à se lamenter sa mère.

    Sumer serra les dents. Et voilà c'était repartit une fois de plus, apparemment ce coup ci-elle se rappelle qu'elle a une fille au moins...

     

    - Maman, c'est pour ton bien que je fais ça. Ta maladie nécessite des soins et de ...

    Mais elle fut immédiatement coupée par sa mère. Elle savait exactement ce qui allait suivre, c'était comme un film rediffusé x fois, elle connaissait le scénario par coeur. Ce coup de téléphone elle ne comptait plus les fois où sa mère le lui avait passé, mais, pour cette dernière c'est comme si c'était le premier, elle ne s'en rappelait tout simplement pas. Maladie d'Alzheimer. Le verdict était tombé il y a de cela trois ans. Et depuis, la vie de Sumer n'avait été qu'une succession d'embûches et de coup du sort.

    Au début les absences de sa mère n'était que bénigne, elle oubliait où elle avait rangé ses clés, un livre, le rôti mis à cuir au four... Mais petit à petit, ses absences était de plus en plus fréquente et jusqu'à devenir même dangereuse pour sa sécurité et celle de sa famille. La jeune femme ne comptait plus les fois où elle avait dû appeler la police affolée, car sa mère, décidant sur un coup de tête d'aller faire une course ou simplement une promenade s'était perdue dans la grande ville jusqu'à oublier son nom et son adresse. Quand son père était là, ils pouvaient s'entre-aider mutuellement, se soutenir. Mais comme un malheur ne venant jamais seul, son père adoré avait déclaré un cancer l'année qui avait suivi.

     

    - Ramène moi à la maison et dit à ton père de ramener ses fesses aussi, il va m'entendre ! Cracha sa mère dans le téléphone de plus en plus hors d'elle.

    - Maman...

    La jeune femme, épuisée nerveusement ne savait plus quoi faire pour essayer de la calmer. Elle commença à faire les cent pas dans l'appartement, signe de nervosité chez elle. Mais que faisaient les aides-soignants ? Elle payait assez cher le séjour de sa mère dans cet institut pour qu'ils ne laissent pas les patients utiliser le téléphone au beau milieu de la nuit. Elle avait fait enlever celui de la chambre de sa mère voici quelques mois, ne supportant plus les appels quasi hebdomadaire de celle-ci la suppliant de venir la chercher. Et cerise sur le gâteau, voilà que maintenant elle parlait de son père, en pleine confusion, sa mère nageait entre passé et futur. Son époux était décédé il y a huit mois.

    Lorsque son père avait déclaré son cancer, le seul appuis de Sumer c'était envolé. Enfant adopté, elle était fille unique et c'était retrouvé à devoir tout assumer. Rapidement, son père avait dû cesser de travailler, trop affaiblit. Il tenait une petite confiserie dans le centre, Sumer avait bien essayée de continuer la gérance mais, entre les séances de chimiothérapie de son père, les absences de plus en plus fréquente de sa mère... Le commerce, plus souvent fermé qu'ouvert avait vite fait faillite. Obligé de vendre le fond de commerce pour une bouché de pains la famille c'était vite trouvé sans renter d'argent et des économies qui fondaient à vue d'oeil.

    Voulant abréger ce coup de fil au plus vite, Sumer ignora cette dernière remarque.

     

    - Maman, rappelle toi, j'ai dû vendre la maison...

    Les factures s'amoncelant de plus en plus, Sumer était prise par la gorge. Le coup final avait été l'hospitalisation de son père en stade terminal. L'assurance maladie ne couvrant pas tous les frais, elle avait dû se résoudre à vendre leur chére maison. Elle s'était donc résolue à placer sa mère dans une clinique spécialisée, ne pouvant plus se loger toutes les deux et surtout, soyons honnêtes, le jeune femme était à bout. Elle n'arrivait plus à assumer sa mère toute seule. Tant que son père avait été présent pour la soutenir elle trouvait encore le courage de tenir lorsque sa mère de sa voix innocente lui demander son prénom, lorsque sa mère ne se souvenait plus de l'existence de sa propre fille... Oh, cela n'était que passager, mais quel mal cela pouvait faire d'entendre sa propre mère s'adresser à elle comme à une étrangère.

    A l'autre bout du fil elle entendit des protestations, des cris, des insultes que jamais elle n'aurait crue sa mère capable d'en proférer puis une voix masculine

    - Allo, qui est à l'appareil ?

    - C'est Mademoiselle Rives, déclara Sumer plus que soulagé de cette interruption. Les coups de téléphone remuait trop d'anciens souvenirs et après cela elle mettait plusieurs jours pour s'en remettre.

    - Je suis désolé, je ne l'ai pas vu passer lorsqu'elle est sortie de sa chambre.

    - Les frais d'hospitalisation dans votre clinique je pense sont assez onéreux pour que je puisse avoir l'esprit serein en sachant que ma mère est correctement surveillée Monsieur. Assena Sumer d'une voix sèche. Il fallait qu'elle décharge sa colère sur quelqu'un.

    - Désolé... répéta l'employé d'un air penaud.

    - Que cela ne se reproduise plus! Au revoir, elle raccrocha le combiné vivement, bouillonnant intérieurement sans même attendre la réponse de l'aide-soignant.

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  • Commentaires

    1
    clio Profil de clio
    Vendredi 13 Avril 2012 à 15:37

    Roh bah dit, elle est remonté Sumer, enfin bon j'la comprends... vivement la suiteeeeuuuh c'était long a arriver, mais c'était bon a lire.  Kissouille ma chéwie et bon week end 

    2
    Anarazel Profil de Anarazel
    Mercredi 9 Mai 2012 à 22:59

    Fichtre, elle a pas eu la vie facile T__T

    N'empêche, comme le dit Clio, c'est long à venir, mais ça en vaut la peine =)

    3
    prunelle
    Samedi 12 Mai 2012 à 21:27

    j'adore ce début ça donne envie de savoir ce qui va se passer. J'espère qu'il y aura une suite, moi je suis intriguée !

    4
    Anthea_ Profil de Anthea_
    Samedi 12 Mai 2012 à 22:47

    Oui il va y avoir bientôt la suite. J'ai eu des soucis avec mon jeu donc je dois arranger les décors qui on trinqués.  j'ai dû enlever pas mal de téléchargements car mon jeu ramais trop plus possible de jouer. Mais il me restait quelques images et je suis en train d'écrire les textes. Contente que ce petit début te plaise :)

    5
    clio Profil de clio
    Samedi 12 Mai 2012 à 23:01

    oui et moi aussi je veux savoir ! puis j'suis sur qu'on a pas vu tous les beaux mâles ... euh ... sims je voulais dire sims mdr !

    6
    Anthea_ Profil de Anthea_
    Samedi 12 Mai 2012 à 23:07

    Héhé on peut rien te cacher! J'en garde toujours sous mon coude mdr

    Sinon c'est vrai que c'est long à venir, vous aurez comprit que je suis pas une rapide mdr

    7
    Mardi 5 Juin 2012 à 10:00

    Ton histoire est génial. Un mélange de drame et de suspence.Tu écris merveilleusement bien et tes photos sont tous simplement splendide. J'ai hate de lire la suite. Je me permet de metre ton blog dans mes liens.

    8
    Théralène Profil de Théralène
    Mercredi 22 Août 2012 à 11:47

    La pauvre! Ses deux parents en même temps! La vie n'a vraiment pas été tendre avec elle! 

    9
    Théralène Profil de Théralène
    Mercredi 22 Août 2012 à 11:51

    Vivement la suite en tout cas!

     

    10
    Jeudi 4 Octobre 2012 à 23:25

    La pauvre fille quand même :p Chouette histoire sinon, j'ai hâte de lire la suite ;) 



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